lundi 8 décembre 2008

Interview : Rubin Steiner


A l'occasion de la sortie de "More Weirds Hits", Electrophone avait tenu à en savoir un peu plus sur Rubin Steiner, éléctro(n) libre du paysage musical français. Interview franche et direct comme on les aimes dans Electrophone et comme on les déteste dans les Majors.

Rubin Steiner, tu as commencé en animant une émission de radio locale sur Tours, et aujourd’hui tu es un musicien reconnu, comment en es tu arrivé là ?
Il s'en est passé des choses depuis tout ce temps ! En revanche, le passage de la radio à la guitare a été une décision. Pour se remettre dans le contexte du début des années 90, au lycée (puis à la fac), je faisais cette émission de radio sur Béton, un fanzine, j'organisais des concerts, je faisais barman et membre du groupe Merz... et puis en 97 ou 98, j'ai commencé à faire de la musique avec un ordinateur et en moins d'un an j'ai tout arrêté pour me me consacrer uniquement à ça. Je venais de sortir mon premier album en auto-production et j'avais des dates (concert et dj sets, musiques pour pièces de théâtre et danse contemporaine) : j'ai tout plaqué pour obtenir le statut d'intermittent du spectacle, et j'ai eu du bol, ça a marché.


Après ta nomination aux Victoires de la musique 2006 pour l’album Drum Major, as-tu vu un changement ?
Aucun, les victoires de la musique ne sont qu'un simulacre. Ce sont trois majors qui se mettent d'accord pour se récompenser entre elles. C'est scandaleux et mensonger. Et puis dans le fond, l'idée de compétition associée à l'art en général me fait gerber. En ce qui me concerne directement, l'album était alors en licence de distribution chez BMG et cette nomination, c'est la seule chose qu'ils ont trouvé pour soi-disant "bosser" l'album. Une pure escroquerie car ils n'ont rien fait d'autre que ça. Ils auraient mieux fait de mettre des disques dans les magasins. Je dois être le seul nominé aux Victoires de la musique qui l'a appris une semaine avant (autant dire que la communication autour de ce "grand" événement s'est résumé à rien, et que je suis juste passé pour pour un con à me retrouver cité entre Patrick Bruel et un gagnant de la star'ac). Quand on sait ce que sont véritablement les "Victoires", on comprend vite pourquoi les majors mettent le paquet sur les nominés et y vont de leurs gros sabot pour squatter les médias pendant cette période... J'ai été certainement le seul nominé aux Victoires qui n'ai pas "profité" de cet médiatisation (quelque part, ça me convient très bien) et je me demande encore pourquoi ils m'ont nominé. Une caution "indé" certainement, qui montre l'incapacité totale de ces maisons de disques à travailler des projets originaux, hors des cadres de la variété et de la rentabilité à tout prix. Le fait que j'ai refusé d'y aller et boycotté une éventuelle récompense est resté lettre morte sur le bureau du PDG de Sony-BMG. Ces gens ne comprennent rien. Ils ont gâché ce disque et je ça m'énerve encore 3 ans après.

Au départ, tes albums étaient axés plutôt Electro/Jazz et aujourd’hui « More Weird hits » sonne résolument plus electro/rock, est-ce un choix délibéré de ta part de t'orienter vers un style différent ?
Ca c'est un peu la question qui tue, parce que c'est hyper long à raconter ;)
Le truc electro / jazz, c'était pas vraiment fait exprès : je m'explique. Il y a une dizaine d'année, il y avait les gars de chez Ninja Tunes qui sortaient des disques avec des samples de funk et de jazz, et des rythmes hip hop. C'était frais mais je ne connaissais pas très bien tout ça. Moi, c'est plutôt des types comme Christian Marclay, John Oswald, Negativland ou Stock, Hausen & Walkman qui m'ont donné envie de sampler des "vieux" disques, pas uniquement des disques de jazz mais aussi des disques d'exotica, de muzak et de library music (que j'ai collectionné pendant des années). Mon côté jeune punk fan d'indie rock et hip-hop a fini de faire le boulot. Je rêvais alors d'incredibly strange music et on m'a collé l'étiquette electro-jazz, la honte, la grosse honte. Mais ce n'est pas pour ça que mon dernier album est un disque à guitare. Le sampling, c'est un truc de studio, un truc solitaire. Et depuis 5 ans au moins, je tourne en groupe sur scène et me retrouve à jouer de la guitare, dans une formation plutôt rock avec basse, batterie et synthé. L'idée de me retrouver seul face à mon sampleur pour faire un nouvel album m'a semblé complètement impossible après avoir goûté à la musique faite "en vrai". Mon dernier album, "Weird hits..." est parti d'une idée simple : utiliser l'ordinateur le moins possible et ne rien sampler. J'ai donc écrit cet album avec ma guitare et mon synthé, pour tout enregistrer après, à plusieurs. C'est quelque chose d'assez nouveau pour moi (même si je jouais déjà de la guitare dans MERZ dans le milieu des années 90) et je suis très fier du résultat. Pour la première fois, la musique sort uniquement de ma tête, et pas des disques des autres. C'est une grande satisfaction personnelle, et puis l'accueil du disque (comme du live) est plutôt bon, ce qui me touche encore plus.
En revanche, je ne peux pas dire que je ne referai pas de la musique 100% electronique dans le future. Car cela fait aussi partie de moi.



La dernière fois que tu es venu à Nancy. Tu as mis le feu à L’Autre Canal avec un set dj, aujourd’hui pour défendre ton dernier opus tu évolues en groupe. C’est une parenthèse que tu t’offres ou tu aimes mélanger les genres ?
Faire le DJ ou faire des concerts, ce sont deux bonheurs différents mais assez similaires dans l'intensité. D'un côté, je donne ce qui m'excite, de l'autre, je donne un bout de moi. Quoi qu'il arrive, en plus du travail que ça nécessite, c'est un partage, un truc super égocentrique, une manière amusante d'exister.

Sur Weirds Hits... "Faster" sonne assez Chemical Brothers, idem pour "All right" qui sonne plutôt James Murphy. Es tu influencé par certains artistes
James Murphy, c'est un type qui me passionne et qui m'impressionne beaucoup. Il arrive à faire des choses que j'ai en tête et que je n'arrive pas à faire moi même – je vous jure que c'est vrai. C'est frustrant, mais ça me donne encore plus envie d'aller chercher plus loin, et aussi de ne pas trop me poser de questions. Ce type est avant tout libre de faire ce qui lui plaît et le résultat est une merveille. Je tâche donc dans mon coin d'être aussi libre que lui, avec 10 000 fois moins de moyens pour arriver à faire ce que je veux, ha ha ha, si c'est pas une réponse de branleur ça !

Quels groupes que personne connaît souhaiterais tu nous faire découvrir ?
En fait, on a chacun nos connaissances musicales, c'est le partage qui compte. Je ne peux pas savoir si il y a des choses que personne ne connaît, mais je peux faire une liste de groupes que j'aime et qui sont, à mon avis, pas très très connus... mais c'est pas pour autant que c'est bien d'ailleurs. Si des groupes deviennent connus, souvent, c'est que c'est bien, quand même.
Donc une liste de groupes à googliser (j'adore ça) et qui, en plus, font de la chouette musique :
AD ASTRA PER ASPERA
SO SO MODERN
THE OLIVIA TREMOR CONTROL
ICY DEMONS
MUKAVIA TURKULAINUORIA
SAGAN
FLUORESCENT GREY
PIGEON FUNK
CONRAD SCHNITZLER « Con'72 »
PNEU
DELIA DERBYSHIRE
BRUCE HAACK
THE ANEMIC BOYFRIEND
AGASKODO TELIVEREK
SNORKEL
JEAN NIPPON
BLACK MOTH SUPER RAINBOW
NEUTRAL MILK HOTEL
MIGHTY CASEY
ASPECT
HAWNAY TROOF
DUCHESS SAYS
EL TEN ELEVEN


Un gros MERCI à Rubin d'avoir bien voulu répondre à nos quelques questions.

KEEP ROCKIN !!

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Olive.

Ma (play)list de cadeaux au Père Noël

Cher Père Noël.

Si je ne les avais pas déjà, cette année dans ma paire de converse j'aurais aimé que tu y déposes :

MGMT - Oracular Spectacular. Voilà bien longtemps qu'on attendait une pop planante d'une telle qualité. Album rempli de hit summer of love d'une grande profondeur, ça vous prend aux trippes et ça ne vous lache plus. Même ma femme en est fan.
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Metronomy - Nights out. Entre n'importe quoi simpliste et pop abstraite, un album qu'on aime où qu'on déteste. Production défiant toutes les lois déjà bien établie de la musique. Joseph Mount serait il simplement génial ?
MYSPACE







Pony Hoax - Image of sigrid. Porté par le hit "Antibodies" l'album nous montre toute sa richesse aprés plusieurs écoutes. On y découvre alors de veritable hits en puissances. Le groupe français à suivre sans aucun doute...d'ailleurs si vous en doutiez il suffit de lire les critiques élogieuses de la presse spécialisée pour en être persuadé.
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Hercules and love affair - Eponyme. LA production de l'année signée DFA, la voie chrystaline et magique d'Antony Hegarty posé délicatement sur des lignes de basses disco qu'on avait plus entendu depuis belle lurette et pour chef d'orchestre le DJ Newyorkais Andy Butler. Que dire de plus, un disque simplement beau.
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Jamie Lidell - Jim. Attention, cet homme sait tout faire !! Il passe de l'electro à la soul en deux temps trois mouvements. Accompagné entre autre d'artiste tel que Gonzales ou Peaches, les titres soul, funk et même parfois gospel de JIM sont tout simplement idéal pour remonter le morale d'une société en pleine crise boursière. A écouter sans retenu.
MYSPACE

Bien sur Père Noël j'aurais pu ajouter beaucoup d'autre sortie, mais pour moi je pense que les 5 albums cités on fait l'année 2008.

Sinon, Petit papa Noël, le 24 au soir, couvre toi bien, car dehors tu vas avoir trés froid et c'est un peu à cause de moi !!

Olive.

mardi 2 décembre 2008

Chronique : Thieves Like Us " Play Music"


Thieves Like Us " Play Music" (Sea You Records)

Thieves Like Us est un trio composé de deux suédois Bjorn Berglund (claviers) et Pontus Berghe (batterie) puis un américain Andy Grier (voix). Ils se sont rencontrés en 2001 à Berlin lors d'un pic nic et sont aujourd'hui exilés en France. Ce cosmopolitisme, Thieves Like Us en est fier et le revendique haut et fort. C'est tout naturel que la musique du groupe soit tout aussi riche et composée d'une grande variété d'influences. Basé sur un goût prononcé pour l'electro pop, on retrouve dans la musique de Thieves Like Us du disco et du hip hop avec un soupçon de musique expérimentale. Parmi les références on pourrait nommer Kraftwerk et le label Factory. Mais surtout Thieves Like Us flotte au-dessus des styles musicaux ce qui donne une certaine originalité à l'album "Play Music".

Enregistré et mixé à New-York, Berlin, Viennes, Londres, Rio de Janeiro et Stockholm, l'album parle d'histoires d'amour malheureuses avec le discoïde "Drugs in my body" et de problèmes d'identité avec le très Kraftwerkien "Program Of The First Part"

by GCTMT

lundi 1 décembre 2008

Yuksek offre un mix


Pour célébrer son passage à la mythique salle londonienne Fabric, Yuksek offre un mix exclusif pour la soirée Fabriclive. Rendez-vous sur le site Fairtilizer. Un seul clic suffit pour télécharger le mix de presque une heure